Quelles sont les composantes essentielles de la réussite scolaire ?
De nombreuses études ont démontré que la réussite scolaire des enfants dépend étroitement de traits de caractère qui se forment bien avant l’âge scolaire. Le test du marshmallow en est un exemple stupéfiant mais il n’est pas le seul.
Le test du marshmallow
Cette expérience, très simple, permet de déterminer, bien plus que le QI, la potentialité d’un enfant à peine âgé de 4 ans de réussir sur le plan scolaire mais aussi dans la vie.
L’expérience consiste à mettre un enfant de 4 ans seul face à une friandise et de lui expliquer que s’il attend votre retour pour manger la friandise, il en recevra une deuxième. En d’autres termes, soit il mange le bonbon sans attendre et il n’en aura qu’un, soit il attend quelques minutes il en recevra un deuxième. Double récompense donc pour celui qui sait patienter et postposer sa satisfaction.
Ce test permet ainsi, comme le souligne Daniel Goleman, de « sonder l’âme d’un enfant, théâtre du conflit éternel entre les pulsions et la retenue, le ça et le moi, le désir et la maîtrise de soi, le plaisir immédiat et l’attente« .
De manière assez schématique, vous saurez ainsi selon l’attitude qu’adopte l’enfant, s’il sera capable de s’automotiver, de faire des efforts pour obtenir plus tard une plus grande satisfaction et donc si ultérieurement il sera capable également de résister à ses pulsions.
Mais l’expérience va plus loin : initié dans les années soixante, le psychologue Walter Mischel et son équipe de Stanford ont ensuite suivi toute une série d’enfants soumis à ce test pendant plusieurs décennies, jusqu’aux années 1990. Ils ont alors pu prouver la prédictibilité réelle de l’expérience dans la mesure où les différences entre les enfants qui avaient pris le bonbon et ceux qui avaient pu patienter étaient évidentes une fois devenus adultes : ceux qui avaient pu patienter étaient devenus de bien meilleurs élèves que leur camarades impulsifs et avaient même des résultats 20% supérieurs lors des examens d’entrée à l’université. Ces jeunes sont par ailleurs devenus des adolescentes puis des adultes davantage parés à affronter la vie en société : plus efficaces, sûrs d’eux, sachant conserver davantage leur sang-froid, confiants et dignes de confiance… et toujours plus aptes à remettre à plus tard une récompense et être donc en mesure de ne pas hypothéquer des succès futurs par des gratifications moindres à court-terme.
Les chercheurs ont ainsi pu affirmer que les résultats obtenus au test des bonbons prédisent deux fois mieux que le QI quels enfants réussiront aux examens d’entrée dans l’enseignement supérieur.
Les 7 composants essentiels de la capacité à apprendre
Berry Brazelton, éminent pédiatre américain, a mis en évidence ces sept composants, tous liés à l’intelligence émotionnelle, qui sont essentiels en termes d’aptitude scolaire d’un enfant:
- La confiance : Le sentiment de maîtriser pleinement son corps, son comportement et le monde extérieur, la conviction que l’on a plus de chances de réussir que d’échouer dans ce que l’on entreprend et que les adultes vous aideront et vous conseilleront.
- La curiosité : Le sentiment que la découverte est une bonne chose et procure du plaisir.
- L’intentionnalité : Le désir et la capacité de produire un effet et de faire en sorte que cela se produise. Ceci est relié au sentiment de compétence et d’efficacité.
- La maîtrise de soi : L’aptitude à moduler et à maîtriser ses propres actions de manière appropriée à son âge ; un sentiment de contrôle intérieur.
- La capacité à entretenir des relations : L’aptitude à se lier avec les autres, fondée sur le sentiment d’être compris par eux et de les comprendre.
- L’aptitude à communiquer : Le désir et la capacité d’échanger des idées, des concepts et de partager ses sentiments avec autrui au moyen de mots. Ceci est relié à un sentiment de confiance dans les autres et à un plaisir d’être lié aux autres, y compris les adultes.
- La coopérativité : La capacité de trouver un juste équilibre entre ses besoins et ceux des autres dans les activités de groupe.
Il est par ailleurs essentiel de retenir que le développement de ces aptitudes chez l’enfant dépend en grande partie de l’attention que lui donneront ses parents et de leur capacité à être de bon mentors dans l’acquisition de son intelligence émotionnelle. En d’autres termes, plus les parents sont émotionnellement intelligents et plus leurs enfants pourront le devenir.