Autodétermination

La motivation : théorie de l’autodétermination

Quelles sont les sources de motivation ?

Dès 1971, RYAN a démontré que la persistance des individus dans une tâche est plus élevée lorsqu’ils ne sont pas récompensés pour ladite tâche. Le résultat est évidemment à l’opposé de celui auquel on s’attendrait mais il a permis de démontrer pour la première fois de façon expérimentale que la récompense n’est pas un facteur motivant dans tous les cas de figure.

L’expérience de la bougie crée par le psychologie Karl DUNCKER a encore renforcé ce constat : de deux groupes engagés dans la résolution d’un même problème, c’est le groupe qui obtient pas de récompense financière qui obtient de manière quasi systématique les meilleurs résultats, solutionnant plus rapidement le problème que l’autre à qui la promesse d’une récompense est faite.

Voyez l’explication fournie par Dan PINK dans la vidéo ci-contre (sous-titres en français disponibles).

Richard RYAN, aidé d’Edward DECI, va alors proposé différentes formulations théoriques pour conceptualiser les résultats de cette expérience. La théorie de l’autodétermination en découle.

Qu’est-ce qui nous motive à agir ?

Selon DECI & RYAN, trois besoins psychologiques fondamentaux permettent à l’individu, s’ils sont assouvis, d’atteindre son potentiel optimal. Il viserait dès lors a perpétuellement satisfaire ces 3 besoins.

Le besoin de compétence : il s’agit de la sensation que peut éprouver l’individu lorsqu’il a l’occasion d’utiliser ses capacités dans son environnement. Il faut cependant que ce sentiment soit renforcé par les autres, sa propre compétence devant être validée, confirmée par d’autres pour être positivement ressentie.

Le besoin de relations sociales : il s’agit du besoin de se sentir connecté aux autres, d’avoir un sentiment d’appartenance aux autres individus et à d’autres communautés.

Le besoin d’autonomie ou d’autodétermination : le sentiment d’être à l’origine ou à la source de ses actions. A distinguer toutefois de l’individualisme puisqu’il ne s’agit pas forcément de faire les choses seul… et qu’il faut d’ailleurs être connecté avec d’autres pour pouvoir ressentir son autonomie. Complémentairement, le fait de sentir que les autres acceptent nos choix mais s’ils ne sont pas en accord avec eux renforce ce sentiment d’autonomie.

La théorie de l’autodétermination

Les auteurs distinguent deux sources de motivation dans leur modèle : la motivation extrinsèque et la motivation intrinsèque.

La motivation est dite intrinsèque lorsque l’action est conduite uniquement par l’intérêt et le plaisir que l’individu trouve à l’action, sans attente de récompense externe.

La motivation est extrinsèque lorsque l’activité n’est pas pratiquée pour le plaisir qu’elle apporte, mais pour des raisons externes à l’individu : la punition si est elle n’est pas menée, la récompense dans le cas contraire, la pression sociale, l’obtention de l’approbation d’une tierce personne (un parent dans le cas d’un enfant p.e.).

S’ajoute à ces 2 types de motivation, l’amotivation qui est l’absence totale de motivation.

On l’aura compris, plus une motivation est autodéterminée et donc intrinsèque et plus elle sera grande mais également persistante.

Pour en savoir plus : RYAN, R., DECI, E., Self-Determination Theory: Basic Psychological Needs in Motivation, Development, and Wellness, Guilford Press, New York, 2017.

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